Abstract
L’objectif de cet article est de remettre en question le modèle de la religion poliade qui présente une image artificielle, statique et déformée des conditions religieuses dans l’Occident romain. L’expérience et l’identité religieuses de l’individu vont au-delà des cultes civiques, car il faut tenir compte du grand choix de cultes disponibles sous le haut Empire : en comparaison avec la fin de l’âge du Fer, le haut Empire se caractérise par une diversité de cultes et de pratiques cultuelles. Cette diversité, que l’on constate dans chaque région et dans chaque cité, résulte de choix individuels en ce qui concerne les divinités, les théonymes, les pratiques cultuelles, l’architecture, la sculpture, l’iconographie, etc. Les cultes tirent à la fois leur substance de traditions grécoromaine, gréco-orientale et indigène : cette pluralité est caractéristique des cultes de Gaule Narbonnaise. Bien que l’expression et l’architecture soient de tradition gréco-romaine, la Romanitas ne semble pas jouer un rôle important dans les expressions religieuses en Gaule méridionale. Finalement, il ne faut pas donner une importance excessive au modèle romain dans l’étude des religions de l’Occident : la création d’une municipalité romaine n’est qu’un pas dans l’évolution des cultes locaux, notamment en Gaule méridionale, où les cultes ont déjà connu des transformations profondes avant la conquête romaine. ; The aim of this paper is to question the traditional polis religion model as it presents an artificial, static and distorted image of the religious conditions in the Roman West. The religious experience of the individual and his/ her religious identity go far beyond the “civic cults”. Compared to the Iron Age, the Principate seems to be characterised by an enormous diversification of cults and cult practices. In every region and ciuitas, this diversity resulted from individual – and sometimes contradictory – choices concerning deities, theonyms, cult practices, architecture, sculpture, iconography, etc., with cults taking up substance from Greco-Roman, Greco-Oriental and indigenous traditions. This plurality is particularly characteristic for Gallia Narbonensis. Although media and architecture appear Greco-Roman in nature, “Romanitas” did not seem to play an important role for people’s religious expressions in Southern Gaul. Finally, we should not overestimate the role of the “Roman model” in the study of religions in the Roman West : the creation of a Roman-style municipality is only one step in the development of many local cults, notably in Southern Gaul where cults have already undergone profound transformations prior to the Roman conquest. ; Haeussler Ralph. Au-delà de la religion poliade : cité et religion en Gaule Narbonnaise. In: Revue archéologique de Narbonnaise, tome 43, 2010. pp. 67-84.
Translated title of the contribution | Beyond polis religion: civitas and religion in Gallia Narbonensis |
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Original language | French |
Journal | Revue Archeologique de Narbonnaise |
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Publication status | Published - 2010 |